« J’aime les nuages… Les nuages qui passent… là-bas… là bas… Les merveilleux nuages ! »
« I love the clouds … the clouds passing … there … there … The wonderful clouds ! »
(Baudelaire – L’Etranger)
« Le soleil accable la ville de sa lumière droite et terrible ; le sable est éblouissant et la mer miroite. Le monde stupéfié s’affaisse et fait la sieste, mort savoureuse où le dormeur, à demi éveillé goûte les voluptés de son anéantissement. »
« The sun crushes the city under its direct and terrible light ; the sand is dazzling and the sea is shimmering. The stupefied world drops and is having a nap, a savory death in which the sleeper, half awake, tastes the exquisite pleasures of his own annihilation. »
(Baudelaire – La belle Dorothée)
« Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends, – fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! –
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ? »
« Whether you come from heaven or hell, whatever,
O Beauty! Huge monster, scary, ingenuous!
If your eye, your mouse, your foot, open the door
Of an Infinite that I love and have never known?
Satan or God, what does it matter? Angel or Mermaid,
What does it matter, if you render, – fairy with velvet eyes,
Rhythm, perfume, glow, O my only queen! –
The less ugly world and the less heavy moments? »
(Baudelaire – Hymne à la beauté)
« Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne. »
« Scaling the slopes of her enormous knees,
to saunter through the landscape of her lap,
and when the fetid summers made her stretch
herself across the countryside, to sleep
untroubled in the shadow of her breasts
like a peaceful village at the mountain’s base. »
(Baudelaire – La Géante)
« Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;
J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. »
« With snow for flesh, with ice for heart,
I sit on High, an unguessed sphinx
Begrudging acts that alter forms ;
I never laugh – and never weep. »
(Baudelaire – La Beauté)
« Dans l’océan de ta chevelure, j’entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d’hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l’éternelle chaleur. »
« In the ocean of your hair, I can see a harbor teeming with melancholy
songs, vigorous men of all nations, and ships of all shapes carving their
fine and complicated architectures against an immense sky where the
eternal warmth is lounging. «
(Baudelaire – Un hémisphère dans une chevelure – de F du M)