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DOUBLE JEU

double jeu
« A la pâle clarté des lampes languissantes,
Sur de profonds coussins tout imprégnés d’odeur
Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
Qui levaient le rideau de sa jeune candeur;
Mes baisers sont légers comme ces éphémères
Qui caressent le soir ces grands lacs transparents,
Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières
Comme des chariots ou des socs déchirants… »


« Disclosed, though dimly, by the faltering lamps,
Hippolyta rested on a soft and scented couch
reliving those caresses which had raised
the curtains of her inexperience.
Wild-eyed after the storm, she conjured up
already-distant skies of innocence,
just as a traveller might turn back to glimpse
blue horizons lost with the morning’s light. »

(Baudelaire – Femmes damnées)

ELLE ET LUI

chasse spleen
« O boucles ! O parfum chargé de nonchaloir !
Extase pour peupler ce soir l’alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir ! »


« To people my dim cubicle tonight
With memories shrouded in that head of hair,
I’d have it flutter like a handkerchief ! »

(Baudelaire – La Chevelure)

LE BAISER

le baiser
« Quand je mordille dans tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs ».


« When I nibble at your elastic and unruly hair, it seems to me that I am eating memories ».

(Baudelaire – Un hémisphère dans une chevelure – de F du M)

CARPE DIEM

Sculpture Renata Senso Carpe Diem
« Pour n’être pas les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise ! »


« Not to be martyred slaves of time, get drunk !
Get drunk incessantly on wine, poetry, virtue, whatever ! »

(Baudelaire – Enivrez-vous)

GUERRIERE – MARIANNE

guerriere
« Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends, – fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! –
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ? »


« Whether you come from heaven or hell, whatever,
O Beauty! Huge monster, scary, ingenuous!
If your eye, your mouse, your foot, open the door
Of an Infinite that I love and have never known?

Satan or God, what does it matter? Angel or Mermaid,
What does it matter, if you render, – fairy with velvet eyes,
Rhythm, perfume, glow, O my only queen! –
The less ugly world and the less heavy moments? »

(Baudelaire – Hymne à la beauté)

PIETA

pieta
La Sainte Vierge se penche vers le Christ peu de temps après sa descente
de croix.
Le voile gonflé de Marie, évoque un souffle de vie…


The Blessed Virgin leans towards Christ, shortly after his descent from
the cross.
The inflated veil of Mary, evokes a breath of life …

LOOKING FOR OCEAN DRIVE

looking for ocean drive
« Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne. »


« Scaling the slopes of her enormous knees,
to saunter through the landscape of her lap,
and when the fetid summers made her stretch
herself across the countryside, to sleep
untroubled in the shadow of her breasts
like a peaceful village at the mountain’s base. »

(Baudelaire – La Géante)

IRIS

iris
« Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;
J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. »


« With snow for flesh, with ice for heart,
I sit on High, an unguessed sphinx
Begrudging acts that alter forms ;
I never laugh – and never weep. »

(Baudelaire – La Beauté)