Archives de catégorie : Sculptures

FARGO

fargo
« J’aime les nuages… Les nuages qui passent… là-bas… là bas… Les merveilleux nuages ! »


« I love the clouds … the clouds passing … there … there … The wonderful clouds ! »

(Baudelaire – L’Etranger)

CHERCHE MIDI

cherche midi
« Le soleil accable la ville de sa lumière droite et terrible ; le sable est éblouissant et la mer miroite. Le monde stupéfié s’affaisse et fait la sieste, mort savoureuse où le dormeur, à demi éveillé goûte les voluptés de son anéantissement. »


« The sun crushes the city under its direct and terrible light ; the sand is dazzling and the sea is shimmering. The stupefied world drops and is having a nap, a savory death in which the sleeper, half awake, tastes the exquisite pleasures of his own annihilation. »

(Baudelaire – La belle Dorothée)

SUAIRE

suaire
Bas-relief créé pour le journal « Science et Vie », dans le cadre d’une
étude sur le suaire, et représentant les blessures subies par le Christ, sur
son visage, à partir des fragments de sang et de peau retrouvés sur le
linge l’ayant recouvert.


Bas-relief created for the journal « Science and Life », as part of a study
on the shroud, and representing the wounds sustained by Christ, on his
face, from fragments of blood and skin found on the shroud having
covered it.

FRAGMENT

fragment
« Alors ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers
Qui j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés! »


« But as their kisses eat you up,
my Beauty, tell the worms
I’ve kept the sacred essence, saved
the former my rotted loves! »

(Baudelaire – Une charogne)

CLINAMEN

clinamen
« Cependant, forte et fière comme le soleil, elle s’avance dans la rue déserte,
seule vivante à cette heure sous l’immense azur,
et faisant sur la lumière une tache éclatante et noire.

Elle s’avance ainsi, harmonieusement, heureuse de vivre et souriant,
comme si elle apercevait au loin dans l’espace
un miroir reflétant sa démarche et sa beauté. »


« Meanwhile, she comes forward proudly and strongly
just like the sun in the deserted street,
the only living créature under the immense azure sky
at this hour, making, on the light, a bright and black stain.

Thus she moves forward, harmoniously, glad
to be alive and smiling, as if she saw off in the distance
a mirror reflecting her gail and her beauty. »

(Baudelaire – La belle Dorothée)

VENDANGES

vendange
« Le regard singulier d’une femme galante
Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc
Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,
Quand elle veut y baigner sa beauté nonchalante… »


« The unexampled ogle of a whore
Glinting toward you like the silver ray
The wavering moon releases on the lake
When she would bathe her listless beauty there.. »

(Baudelaire – Le vin du solitaire)

MÉMOIRE DE DRAPS

memoire de draps
« Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l’âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »


« Furniture gleaming
with the patina
of time itself in the room we should share ;
the rarest flowers
mingling aromas
with amber’s uncertain redolence ;
encrusted ceilings
echoed in mirors
and Eastern splendor on the wall –
here all would whisper
to the soul in secret
her sweet mother tongue

all is order there, and elegance,
pleasure, peace and opulence. »

(Baudelaire – L’invitation au voyage)

I AM NOT AN ILLUSION

i am not an illusion
« Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans.
Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j’ai serré aussi la gorge
dans mes caresses nocturnes; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense,
tumultueuse et verte, l’eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas,
la femme qu’ils ne connaissent pas, les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs
d’une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages
et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie. »


« And you shall be loved by my lovers, wooed by my courtiers.
You shall be the queen of all men with green eyes whose necks I held tightly
in my nightly caresses ; of those who love the sea, the immense sea,
tumultuous and green, the shapeless and multiform water, the empty place,
the woman they do not know,the sinister flowers that look like the censers
of an unknown religion, the perfumes which trouble the will and the savage
and voluptuous beasts epitomizing their madness. »

(Baudelaire – Les bienfaits de la lune)

DOUBLE JEU

double jeu
« A la pâle clarté des lampes languissantes,
Sur de profonds coussins tout imprégnés d’odeur
Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
Qui levaient le rideau de sa jeune candeur;
Mes baisers sont légers comme ces éphémères
Qui caressent le soir ces grands lacs transparents,
Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières
Comme des chariots ou des socs déchirants… »


« Disclosed, though dimly, by the faltering lamps,
Hippolyta rested on a soft and scented couch
reliving those caresses which had raised
the curtains of her inexperience.
Wild-eyed after the storm, she conjured up
already-distant skies of innocence,
just as a traveller might turn back to glimpse
blue horizons lost with the morning’s light. »

(Baudelaire – Femmes damnées)